Mon premier : le jeu, un moteur d’apprentissage

Notre cerveau est d’une grande plasticité, il se développe en fonction de ce qu’on fait. La curiosité, l’amusement, l’enthousiasme, qui sont mis à l’honneur par le jeu, prédisposent le·a joueur·se à se mettre en action et à s’intéresser. Cela lui permet donc de mieux retenir les résultats de cette expérience.

Cette disposition à l’apprentissage est très importante chez les enfants en bas âge et diminue avec le temps. Le jeu éducatif suscite de la motivation puisque son côté ludique donne envie de participer. C’est en cela un outil pédagogique efficace, qui a un impact de long terme sur les jeunes.

Mon second : l’apprentissage de connaissances et de savoir-être fondamentaux

Le jeu éducatif se base sur des objectifs d’apprentissage précis autour desquels se construisent ensuite les mécaniques de jeu.

Tout au long d’une partie, des informations concrètes vont être transmises aux participant·e·s afin qu’ils·elles puissent les comprendre et les assimiler. Les jeunes vont découvrir des chiffres, des notions, des raisonnements et faire des liens.

La pratique du jeu éducatif va également permettre de développer différents savoir-être : coopérer et échanger en équipe, se positionner et développer son argumentaire, apprendre à réagir face à des points de vue différents des siens, savoir vivre une victoire comme une défaite, et développer des stratégies…

Mon troisième : le rôle de l’animateur·trice pour développer l’aspect pédagogique du jeu

L’intervention de l’animateur·rice permet d’assurer les objectifs pédagogiques du jeu. Le jeu éducatif est un outil très utile pour susciter motivation, participation et échanges, mais il a besoin d’être encadré pour assurer son efficacité.

Les temps de médiation avant le début du jeu et les temps de débriefing à la fin sont donc essentiels. En amont, il s’agit de co-construire avec les jeunes des règles collectives de fonctionnement pour que tout le monde puisse passer un bon moment et d’être au clair sur les règles du jeu.

Ensuite, le jeu permet de ressentir, de vivre une expérience, d’être acteur·rice en s’amusant. Les discussions en aval sont alors nécessaires pour que les participant·e·s se questionnent sur ce qu’ils·elles ont vécu et prennent conscience de certaines choses. Le débat à la fin du jeu peut s’organiser en plusieurs temps :

  • Interroger les participant·e·s sur leur ressenti
  • Poser des questions sur la compréhension des mécaniques du jeu
  • Questionner sur leurs pratiques à venir par rapport à la thématique abordée : ce qui pourrait évoluer dans leur quotidien suite à ce qu’ils·elles ont appris

Au final, l’objectif est bien de Comprendre pour Agir !

Mon tout : les jeux éducatifs

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L’exemple de Carbon Lean : Le jeu de carte pour maitriser son empreinte carbone

Carbon Lean s’adresse à un public âgé de plus de 8 ans. Son objectif pédagogique est de faire découvrir de manière simple et ludique l’impact carbone de nos choix au quotidien.

Il peut se jouer entre 2 et 4 joueurs (ou avec 4 équipes au maximum). Durant 20 min de jeu environ, les participant·e·s représentent un·e citoyen·e qui « consomme » différents produits, biens et services, qui ont tous un « coût carbone » en émission de CO2. Ce coût est calculé en kilos équivalent CO2 (kgCO2) selon des chiffres officiels et référencés (par l’ADEME).

Dans ce jeu, il existe différentes variantes qui permettent non seulement de s’adapter au groupe d’âge des jeunes sensibilisés, mais également de suivre un processus d’apprentissage progressif. Dans les variantes 1 et 2, l’objectif est tout simplement de deviner le « coût carbone » des cartes en les positionnant par rapport aux autres cartes placées. Cela permet de découvrir les cartes et d’acquérir des ordres de grandeurs. La variante 3 amène les joueurs à se questionner sur leurs pratiques, à agir. En effet, ils doivent essayer de diminuer leur « bilan carbone total » en choisissant les produits, biens et services qui consomment le moins. L’objectif : être rapide mais surtout le·la moins polluant·e face à ses adversaires !

A la fin de la partie, l’animateur·rice organise un débriefing pour mettre en évidence tous les éléments du jeu faisant référence à la vie réelle. Ce débriefing permet d’interroger les jeunes sur les enjeux liés à l’empreinte carbone. Les cartes peuvent aussi être utilisées à la fin d’une séance autour de l’empreinte écologique. Ainsi, chacun·e estime son propre bilan carbone et le compare à celui d’un·e Français·e moyen·ne en 2020, ou d’un·e Français·e moyen·ne en 2050 qui respecte les objectifs fixés par les Accords de Paris.

Carbon Lean permet de sensibiliser à cette notion parfois délicate qu’est l’empreinte carbone. Il questionne les joueur·euse·s sur leurs pratiques et permet également de trouver des pistes pour agir tout en s’amusant !

 

Par Caroline Petit, chargée d’action éducative à KuriOz