L’Education à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale (ECSI) était définie par EDUCASOL comme « une démarche sociale et politique dont la finalité est de favoriser la contribution individuelle et collective à la construction d’un monde juste, solidaire et durable. Elle s’appuie sur un processus pédagogique qui se déroule tout au long de la vie. »

Au-delà de la finalité de ce mode d’éducation, ce qui peut interroger ici est le processus pédagogique qu’elle suppose. En effet, pratiquer l’ECSI implique également un changement de positionnement qui ne coïncide pas toujours avec les méthodes traditionnellement utilisées par l’Education Nationale. Alors comment faire, lorsqu’on est enseignant·e, pour s’approprier les méthodes d’ECSI et aborder la question des Objectifs de Développement Durable ?

 

Un changement de posture nécessaire

L’ECSI repose sur plusieurs principes. La participation et la réciprocité des échanges sont deux de ses fondamentaux. Ainsi lors d’une animation, chacun·e est invité·e à exprimer son point de vue et à se positionner dans une relation d’échange avec l’autre. Cette relation vise la coconstruction des savoirs et des compétences.

Ainsi l’animateur·rice n’est pas extérieur·e au groupe, il ou elle en est membre. Ainsi, il ou elle participe à ce socle commun de connaissances au même titre que l’ensemble des participant·e·s.

Cette démarche implique évidemment une forme d’horizontalité des échanges présente à la fois dans les mécanismes des activités proposées mais aussi dans la posture de l’animateur·rice . C’est pourquoi, dans bien des cas, des changements dans la relation élève- professeur·e peuvent s’opérer.

 

La nécessité d’intégration de la démarche à des programmes scolaires contraints

La principale contrainte, pour des enseignant·e·s animé·e·s par la volonté d’intégrer les méthodes d’ECSI à leurs contenus pédagogiques, est qu’ils et elles doivent également répondre à l’exigence de programmes scolaires spécifiques à telle ou telle discipline.

En effet, l’autre particularité de la démarche ECSI est qu’elle prône une approche systémique des grands enjeux de ce monde. Ainsi, les activités qu’elle propose ne répondent pas précisément à une discipline mais éveille au contraire des questionnements transversaux.

Pour faciliter l’utilisation des outils d’ECSI en milieu scolaire, il est donc de plus en plus fréquent de mettre en évidence les liens possibles avec les programmes de l’Education Nationale.

C’est ce qu’a choisi de faire KuriOz, avec ses partenaires, dans les productions du projet ACT’ODD, à la fois dans les parcours « Les jeunes passent à l’ACT » mais aussi dans les fiches enseignant·e·s prochainement disponibles sur le site comprendrepouragir.org.

 

Une possibilité d’appropriation limitée

La dernière difficulté majeure que l’on peut imaginer pour les enseignant·e·s mais aussi pour tout acteur éducatif qui ne serait pas familier de la démarche ECSI est l’appropriation des mécanismes de jeu et la visualisation de la mise en place des outils.

La participation et la coconstruction propre à l’ECSI implique également des bouleversements dans la mise en place des activités. Une salle de classe ne sera pas utilisée de la même manière à l’occasion d’une session de sensibilisation ECSI. Ces bouleversements peuvent être déstabilisants et il est parfois nécessaire de les accompagner.

C’est en partant précisément de ce constat que KuriOz, à l’image des habitué·e·s des jeux de société, a décidé de se lancer le défi des vidéos tutos. Réalisées sur le format youtube elles tentent d’apporter la plupart des éléments de visualisation permettant de mettre en œuvre 5 outils abordant la question des ODD.

Cependant, on n’apprend jamais aussi bien que par le jeu. Ainsi afin de déconstruire les représentations sur l’ECSI et sa mise en œuvre, des formations sont proposées. Elles permettent d’expérimenter les outils, d’en analyser les mécanismes et se les approprier. Parce qu’en fin de compte, derrière tout·e enseignant·e, on peut trouver un·e animateur·rice d’ECSI en sommeil !

Pour plus d’informations sur les formations proposées par KuriOz, découvrez notre catalogue !

 

Par Marion Hemery, coordinatrice du projet ACT’ODD à KuriOz