A l’occasion de la « Semaine du Développement Durable », coup de projecteur sur un de nos outils phares abordant cette thématique : Terrabilis ! Nous avons rencontré son créateur, Sylvain Hatesse, pour en savoir plus sur ce jeu de société ludique, devenu incontournable pour sensibiliser au développement durable tout en s’amusant.

Comment vous est venu l’idée de créer Terrabilis, quelle est l’histoire du jeu ?

L’idée m’est venue en 2005, il y a presque 15 ans ! J’étais sensibilisé à l’écologie et j’étais dans des réseaux écolos alternatifs. Dans les festivals ou aux conférences sur l’écologie, je me suis rendue compte qu’on était qu’entre personnes déjà convaincues de l’importance du sujet. Je me suis alors demander comment moi je pouvais palier à ça ? Des livres, des films il y en avait déjà… et je me suis dit que j’allais créer un jeu grand public. C’est de là qu’est partie l’idée de faire une sorte de « Monopoly ludique », pour rendre accessible la notion de développement durable.

Mon idée a germé jusqu’à une conférence du philosophe Edgard Morin en 2010, où je me suis dit « il faut essaimer le savoir, il faut faire ce jeu ! ». Terrabilis est ainsi sorti en 2011.

Pourquoi ce jeu ? Quel message veut-il porter ?

Le jeu a pour objectif d’avoir un maximum d’impact auprès des personnes qui ne se sentent pas concernées par le développement durable, d’en faire un sujet populaire. Il existait déjà tout un panel de jeux mais mono-thématiques – centrés sur les déchets ou centrés sur l’économie, etc. – il n’y avait pas de jeu transversal sur l’économie, l’écologie et le social. Le but de Terrabilis est d’éduquer, de faire penser global puisque tout est interdépendant. Nos choix ont des répercussions sur notre pays, sur la planète à court terme et à long terme. Il faut redonner de la valeur au lien social, à l’écologie, à autre choses qu’à l’argent.

Comment Terrabilis aborde-t-il la question du Développement Durable ?

Terrabilis aborde le développement par l’aménagement : on construit sa ville, son pays. Chaque joueur est à la tête d’un pays qu’il doit développer. Tout le monde part sur la même base de ressources sociales, environnementales et économiques – qui sont les trois piliers du développement durable. Une notion de limite est introduite avec le thermomètre. Les joueurs ont une empreinte écologique ou sociale en fonction de leurs actions (comme la construction d’un bâtiment d’école par exemple). Le thermomètre est collectif, s’il explose trop de fois, la partie est perdue pour tout le monde. C’est donc un jeu semi-coopératif, on a intérêt à coopérer, mais ce n’est pas obligatoire.

Derrière Terrabilis, il y a volonté d’éduquer à l’écologie, défendre qu’une autre économie, qu’un autre monde est possible.

Quelles sont les prochaines étapes pour Terrabilis ?

Une version numérique du jeu, créée en 2015 (gratuite et bilingue), a vécu pendant 2 ans. Une prochaine étape pourrait être de repenser cette version numérique, la mettre à jour avec de nouveau partenaires.

Une troisième édition du jeu physique vient de sortir donc c’est déjà très positif ! L’aventure continue. Avant, le développement durable était perçu comme quelque chose de lointain. Maintenant, les mentalités changent et le jeu à d’autant plus d’impacts ! Les établissements scolaires l’utilisent comme outil pédagogique et j’espère que cela va perdurer dans le temps.

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